Publié le 15 mars 2024

Le compas de relèvement n’est pas qu’une assurance contre une panne de GPS, c’est l’instrument qui vous apprend à « lire » la mer et à naviguer en pleine conscience.

  • Il offre une méthode infaillible pour connaître sa position (le point par 3 amers) sans aucune électronique.
  • Il est l’outil le plus simple et le plus fiable pour détecter une route de collision et garantir votre sécurité.

Recommandation : Réintégrez son usage dans chaque sortie en mer, non comme un plan B, mais comme une pratique active pour aiguiser votre sens marin et regagner une autonomie totale.

Pour la majorité des navigateurs modernes, le regard se porte instinctivement vers l’écran du GPS. La trace magenta est devenue une boussole confortable, un fil d’Ariane rassurant qui nous guide d’un point A à un point B. Dans ce monde digital, le compas de relèvement, souvent relégué au fond d’un équipet, semble n’être qu’une relique, un outil archaïque bon pour les cours de permis ou les pannes improbables. On pense maîtriser la navigation parce qu’on sait suivre une route électronique, mais que se passe-t-il lorsque l’écran s’éteint ? Ou pire, lorsqu’il nous ment ? La dépendance technologique a créé une nouvelle forme de fragilité chez le marin.

Et si la véritable clé de la liberté en mer ne résidait pas dans la redondance des systèmes électroniques, mais dans la réappropriation des fondamentaux ? Cet article propose une rupture avec la vision du compas de relèvement comme simple instrument de secours. Nous allons le réhabiliter pour ce qu’il est vraiment : un outil de dialogue permanent avec l’environnement marin. Il ne s’agit pas de rejeter la technologie, mais de la compléter par une compétence qui transforme le navigateur d’un simple suiveur passif à un interprète actif de son milieu. C’est l’instrument qui développe l’autonomie cognitive, cette capacité à savoir où l’on est et où l’on va par la simple observation et la logique.

Au fil de cet article, nous verrons comment cet outil simple vous permet de vous positionner avec une précision redoutable, d’anticiper les dangers bien avant qu’ils n’apparaissent sur un écran, et de choisir le matériel adapté. Plus important encore, nous découvrirons comment sa pratique régulière forge un « sens marin », transformant radicalement et pour le mieux votre rapport à la mer.

Ce guide est structuré pour vous accompagner pas à pas dans cette redécouverte. Des techniques fondamentales aux aspects plus subtils de la navigation, chaque section vous donnera les clés pour faire du compas de relèvement votre plus fidèle allié.

Le point par 3 amers : la technique ancestrale pour savoir où vous êtes, sans GPS

La première promesse du compas de relèvement est l’autonomie de positionnement. Oubliez le signal satellite ; avec trois points remarquables sur la côte et votre compas, vous détenez le pouvoir de répondre à la question fondamentale de tout marin : « Où suis-je ? ». Cette technique, connue sous le nom de triangulation ou « point par trois amers », est bien plus qu’une méthode de secours. C’est un exercice de lecture active du paysage. Chaque relèvement est une question posée à un amer (un clocher, un phare, un château d’eau), et le croisement de leurs réponses sur la carte marine dessine votre position avec une certitude sensorielle qu’aucun écran ne peut procurer.

Vue aérienne montrant la triangulation avec trois amers côtiers et les lignes de relèvement

Comme le montre cette visualisation, le principe est d’une simplicité géométrique redoutable. En relevant l’azimut de trois points fixes et identifiables, puis en traçant ces relèvements sur la carte, on obtient trois droites dont l’intersection forme un petit triangle, appelé « chapeau ». Votre bateau se trouve au centre de ce chapeau. Pour une précision optimale, il est crucial de choisir des amers bien espacés angulairement (idéalement entre 30° et 150°) et d’effectuer les mesures rapidement pour minimiser l’effet du déplacement du bateau. Au-delà de la technique, c’est un savoir-faire qui force à lever les yeux de l’écran, à observer la côte, à identifier les points de repère et à construire mentalement sa position.

Une technique connexe, particulièrement précise, est la navigation par alignements. Elle consiste à suivre une route en maintenant deux amers fixes alignés l’un derrière l’autre. C’est une méthode d’une efficacité redoutable pour s’engager dans un chenal étroit ou une passe. La rade de Saint-Malo, par exemple, compte une quinzaine d’alignements, témoignant de l’importance historique de cette méthode pour une navigation côtière sécurisée bien avant l’ère électronique.

Le relèvement qui ne change pas : le signal infaillible que vous êtes sur une route de collision

Si le positionnement est une question de savoir où l’on est, l’anticollision est une question de survie. Ici encore, le compas de relèvement se révèle être un allié d’une simplicité et d’une efficacité redoutables. Face à un autre navire, le GPS vous donnera sa vitesse et son cap, des données brutes qui demandent un calcul mental pour être interprétées en risque de collision. Le compas de relèvement, lui, vous donne une réponse binaire, immédiate et sans appel. La règle est aussi simple qu’incontournable : si vous relevez un navire et que son azimut ne change pas au fil des minutes, vous êtes sur une route de collision directe.

Si les relèvements que vous mesurez sur un autre bateau sont constants, vous êtes sur une route de collision.

– Experts Picksea, Guide Picksea – Compas de navigation

Ce principe, connu de tous les marins, transforme la veille. Il ne s’agit plus d’une observation passive, mais d’un dialogue actif avec les autres bateaux. Un coup d’œil, un relèvement. Cinq minutes plus tard, un autre relèvement. Le gisement augmente ? Il passera derrière vous. Il diminue ? Il passera devant. Il reste identique ? Danger. C’est à vous de manœuvrer. Cette technique ne nécessite ni électricité, ni calculatrice, ni même de connaître la vitesse ou le cap de l’autre navire. Elle repose uniquement sur l’observation géométrique et constitue le moyen le plus fiable et universel d’éviter un abordage en mer. Elle vous force à rester connecté à votre environnement, à anticiper plutôt qu’à réagir à une alarme stridente de l’AIS.

Quel compas de relèvement pour votre navigation ? Le comparatif pour ne pas perdre le nord

Choisir un compas de relèvement n’est pas anodin. C’est sélectionner le partenaire de votre dialogue avec la mer. La qualité de sa lecture, sa robustesse et son ergonomie conditionneront la fiabilité de vos mesures. Il existe principalement deux grandes familles : les compas à main, légers et polyvalents, et les compas de route qui peuvent aussi servir au relèvement, souvent plus stables mais fixes. Le choix dépendra de votre programme de navigation : un régatier privilégiera la légèreté et la rapidité de lecture, tandis qu’un navigateur au long cours cherchera la robustesse et la précision avant tout. Certains modèles sont devenus des références incontournables dans le milieu nautique.

Le tableau suivant compare trois des modèles les plus populaires sur le marché, chacun ayant ses propres atouts en fonction de l’usage. Cette comparaison indicative vous aidera à y voir plus clair.

Comparaison des compas de relèvement les plus populaires
Modèle Prix indicatif Poids Points forts Usage recommandé
Plastimo Iris 50 85-100€ 105g Flottant, protection anti-chocs, photoluminescent Régate, croisière côtière
Vion Mini 2000 ‘Mini Morin’ 150-180€ 180g Extrême solidité, précision professionnelle Navigation hauturière, écoles
Plastimo Iris 100 200-250€ 295g Double fonction route/relèvement, éclairage LED Navigation polyvalente

Le Plastimo Iris 50 est sans doute le plus répandu sur les pontons. Sa légèreté, son insubmersibilité et sa protection en caoutchouc en font un outil de choix pour la croisière côtière et la régate. Une analyse de ses performances montre que même avec du mouvement, il peut être lu avec une précision inférieure à 1°, ce qui est remarquable pour un instrument de cette catégorie. Le Vion Mini 2000, héritier du célèbre compas Morin, est plébiscité pour sa construction métallique et sa précision quasi militaire, ce qui en fait un investissement durable pour la haute mer. Enfin, l’Iris 100 offre un compromis intéressant en étant à la fois un compas de relèvement portable et un compas de route montable sur étrier, idéal pour les bateaux de taille modeste où l’espace est compté.

Votre compas vous ment-il ? Le guide pour comprendre et corriger la déviation

Un compas est un instrument honnête, mais il est sensible à son environnement. Croire qu’il indique toujours le nord magnétique est une erreur de débutant. Tout compas à bord d’un bateau est soumis à deux « mensonges » qu’il faut absolument comprendre et corriger : la déclinaison et la déviation. La déclinaison est la différence entre le nord géographique (le pôle) et le nord magnétique (vers lequel pointe l’aiguille). Cette valeur varie selon votre position sur le globe et dans le temps ; elle est toujours indiquée sur les cartes marines. La corriger est une simple addition ou soustraction.

Plus insidieuse est la déviation. Elle est causée par les masses métalliques et les champs électromagnétiques propres à votre bateau : le moteur, les winchs, la quille en fonte, les haut-parleurs… Chaque bateau a sa propre déviation, qui change en fonction du cap suivi. Ignorer la déviation, c’est accepter une erreur qui peut atteindre 5, 10, voire 15 degrés, ce qui sur plusieurs milles peut vous envoyer très loin de votre destination… ou sur des rochers. Pour fiabiliser votre instrument, il est impératif d’établir une « courbe de déviation » en comparant le cap de votre compas avec des caps vrais connus (alignements, visée d’astres, etc.).

Gros plan sur les mains d'un marin ajustant les compensateurs d'un compas de route

Sur les compas de route, de petits aimants appelés « compensateurs » permettent de réduire mécaniquement une partie de cette déviation. L’opération, appelée compensation, est délicate et demande de la méthode. Pour le reste de la déviation, et pour les compas de relèvement qui n’ont pas de compensateurs, seule la courbe de déviation tracée sur un tableau et gardée à proximité de la barre vous permettra de transformer un cap compas (Cc) en un cap vrai (Cv) fiable. Cette démarche peut sembler fastidieuse, mais elle est le fondement de la confiance que vous pouvez accorder à votre instrument. C’est l’équivalent d’un musicien qui accorde sa guitare avant de jouer : une étape indispensable pour que le dialogue soit juste.

L’erreur de lecture de carte en côtier qui vous pardonne en croisière mais vous humilie en régate

La navigation côtière est un jeu d’identification. L’erreur la plus commune, et potentiellement la plus dangereuse, n’est pas une erreur de mesure, mais une erreur d’interprétation : confondre un amer avec un autre. Un clocher pour une tour, une balise cardinale pour une autre… En croisière, avec de la marge de manœuvre, cette erreur peut se traduire par une simple perte de temps. En régate, où chaque mètre compte, ou près des dangers, elle peut mener à l’humiliation ou à l’accident. Le GPS, en affichant une icône générique, ne résout pas ce problème. Seule une confirmation visuelle active permet de lever le doute.

Le cas classique est le syndrome du « faux ami », comme la tentation de prendre une bouée mobile pour un amer fixe. Comme le rappelle l’adage, une bouée peut draguer (changer de position avec le courant), ce qui rend tout relèvement sur elle imprécis. L’erreur peut être évitée en prenant systématiquement un relèvement de confirmation au compas. Vous pensez viser le phare du « Grand Jardin » ? Vérifiez son azimut au compas. S’il est de 120° alors que votre position estimée devrait le donner à 95°, il y a un problème. Soit vous n’êtes pas où vous croyez être, soit vous ne visez pas le bon phare. Dans les deux cas, le compas a sonné l’alarme bien avant le danger.

Votre plan d’action pour un relèvement infaillible

  1. Identification des amers : Avant la mesure, choisissez sur la carte 3 amers fixes, non ambigus et bien séparés (idéalement plus de 30° d’écart).
  2. Estimation visuelle : Avant de lever le compas, estimez grossièrement l’azimut. Le soleil est au sud vers midi, donc un amer dans cette direction doit être autour de 180°. Cette simple vérification élimine les erreurs grossières.
  3. Cohérence carte-réalité : Confrontez ce que vous voyez avec le symbole sur la carte. Le phare est-il à éclats ? La tour est-elle carrée ? Assurez-vous que chaque détail correspond.
  4. Précision de la mesure : Effectuez les trois relèvements rapidement, en vous éloignant des perturbations magnétiques (moteur, électronique). Notez l’heure exacte du point.
  5. Contrôle du tracé : Une fois le point tracé, vérifiez sa cohérence avec la profondeur au sondeur et votre position estimée. Un écart important doit déclencher une nouvelle procédure de vérification.

Cette rigueur méthodologique est ce qui distingue le navigateur amateur de l’expert. Il ne s’agit pas seulement de tracer des lignes, mais de mener une véritable enquête pour valider sa position avec certitude.

Pourquoi votre GPS peut vous mener droit sur les cailloux : les limites de la cartographie électronique

Faire une confiance aveugle à son GPS est l’une des plus grandes menaces pour la sécurité du marin moderne. L’instrument lui-même est d’une précision redoutable, mais il ne fait qu’afficher une position sur un fond de carte. Et c’est là que le bât blesse. La qualité de la cartographie électronique peut être inégale, surtout dans les zones moins fréquentées. Des relevés hydrographiques anciens, des erreurs de numérisation ou un décalage du « datum » (le système de référence géodésique de la carte) peuvent créer des écarts de plusieurs dizaines de mètres entre votre position réelle et celle affichée. Dix mètres, c’est la différence entre passer à côté d’une roche et la heurter de plein fouet.

Le compas de relèvement, associé à vos yeux, devient alors votre ultime filet de sécurité, votre « sanity check ». Si l’écran vous montre passant à 50 mètres d’une balise mais que votre relèvement au compas l’indique droit devant, qui croire ? La réponse est simple : toujours vos sens, validés par un instrument simple. Comme le formule l’école de navigation Picksea, « face à une contradiction entre l’écran et vos yeux, la confiance doit aller à ce que le compas de relèvement mesure dans le monde réel ». Cette primauté du réel sur le virtuel est un principe de sécurité non négociable.

Une technique puissante pour se prémunir de ces dangers est le relèvement de garde. Avant d’approcher une zone dangereuse (un haut-fond, une roche), identifiez sur la carte un amer bien visible et tracez une droite de relèvement qui passe à une distance de sécurité du danger. Par exemple, « ne pas passer au-delà d’un relèvement de la tour de la Plate à 230° ». Il vous suffit ensuite de surveiller cet amer au compas. Tant que son relèvement est inférieur à 230°, vous êtes en sécurité. Si vous approchez de cette valeur, il est temps de virer. Cette méthode est infaillible, simple, et ne dépend d’aucune électronique. C’est l’essence même de la navigation préventive.

Comment le compas de relèvement vous transforme en un meilleur navigateur

Au-delà des techniques de positionnement et de sécurité, l’usage régulier du compas de relèvement opère une transformation plus profonde : il forge votre sens marin. En vous obligeant à observer, à mesurer et à interpréter, il vous fait passer d’un statut de consommateur d’information (GPS) à celui de producteur de connaissance. C’est ce que l’on pourrait appeler l’acquisition d’une véritable autonomie cognitive. Vous ne dépendez plus d’une « boîte noire » pour savoir où vous êtes ; vous le construisez vous-même. Cette compétence est un trésor inestimable qui reste avec vous, même si toutes les batteries du bord venaient à lâcher.

Le compas est un instrument de dialogue avec l’environnement : on ne ‘subit’ pas le courant, on le ‘mesure’ ; on ne ‘devine’ pas l’effet du vent, on le ‘quantifie’.

– François-Xavier de Bateaux.com, Présentation vidéo du compas Iris 100

Cette citation résume parfaitement la philosophie. Avec un compas, la dérive due au courant n’est plus une surprise constatée sur la trace GPS ; elle devient mesurable en comparant deux points successifs. L’abattée due au vent n’est plus une fatalité ; elle est quantifiable en comparant le cap compas et la route fond. Vous entrez dans une compréhension fine des forces qui agissent sur votre bateau. C’est une démarche active qui rend la navigation infiniment plus riche et intéressante. Elle concerne potentiellement beaucoup de monde, puisque la France compte près de 4 millions de plaisanciers réguliers, une large population qui pourrait bénéficier de ce regain de compétences.

À retenir

  • Autonomie absolue : Le point par 3 amers est la seule technique qui vous garantit de connaître votre position sans aucune aide électronique.
  • Sécurité infaillible : Un relèvement constant sur un autre navire signifie une route de collision. C’est la règle la plus simple et la plus efficace pour éviter l’abordage.
  • Confiance dans le réel : En cas de contradiction entre votre GPS et ce que vous voyez, le compas de relèvement, couplé à vos yeux, doit toujours avoir le dernier mot.

Penser en marin : comment les fondamentaux transforment votre rapport à la mer

En définitive, réintégrer le compas de relèvement dans sa pratique de la navigation, ce n’est pas un retour en arrière, mais un pas en avant vers une maîtrise plus profonde de l’art de naviguer. C’est choisir de « penser en marin ». Cela signifie comprendre son environnement au lieu de simplement le traverser, anticiper les situations au lieu de les subir, et placer sa confiance dans ses propres compétences plutôt que dans un algorithme. Les grands navigateurs comme Bernard Moitessier ou Joshua Slocum ont traversé les océans avec ces outils simples. Leur héritage nous rappelle que la base de l’autonomie totale en mer repose sur la maîtrise de la géométrie, de l’observation et du raisonnement, une technique ancestrale qui consiste à réaliser des relèvements et à les tracer sur une carte pour trouver sa position.

Cette philosophie reste plus pertinente que jamais. Face à la complexité croissante des systèmes électroniques, la simplicité et la robustesse d’un compas magnétique sont un havre de paix et de certitude. Il ne tombera jamais en panne de batterie, ne perdra jamais le signal et ne sera jamais victime d’un bug logiciel. C’est un instrument qui vous rend le contrôle, qui vous rend responsable. L’objectif n’est pas de se passer du GPS, qui reste un outil merveilleux pour le confort et la planification, mais, comme le souligne un cours de navigation, d’être capable de naviguer sans lui en toute sécurité. Le compas traditionnel, la carte et la règle Cras nous permettent de naviguer sans inquiétude.

Le retour à ces fondamentaux transforme le rapport à la mer. Elle cesse d’être un simple décor que l’on traverse en regardant un écran pour redevenir un partenaire de dialogue, un ensemble de forces et de repères que l’on apprend à lire et à respecter. C’est là que réside la véritable liberté du marin : non pas dans la puissance de ses instruments, mais dans la profondeur de sa compréhension.

Alors, la prochaine fois que vous larguez les amarres, ne laissez pas votre compas de relèvement au fond d’un coffre. Faites-en le partenaire actif de votre navigation, l’instrument qui, à chaque mesure, vous rendra un peu plus marin.

Rédigé par Olivier Rochereau, Olivier Rochereau est un skipper professionnel et routeur météo avec plus de 25 ans d'expérience sur tous les océans du globe. Il est reconnu pour son expertise en stratégie de course au large et en prise de décision dans des conditions extrêmes.